« L’enfer est pavé de bonnes intentions » dit le dicton avec raison.

Nos actions sont toujours précédées d’une intention, d’un désir de faire quelque chose. Malheureusement pour nous cette intention ne se transforme pas toujours en une mise en œuvre correspondant à l’idée initiale. Il peut y avoir distorsion entre l’intention et sa réalisation concrète telle que traduite par notre comportement. Or ce comportement est bien souvent l’unique référence de nos interlocuteurs et de notre environnement pour lire notre action, il est le seul à avoir un pouvoir d’impact sur les hommes et les choses et nous ne le maitrisons pas toujours.

Dans la vie professionnelle, le rôle d’un leader est d’influencer son environnement. Cette influence est directement liée à ses comportements et à leur impact. Lorsque ce comportement n’est pas adapté au but recherché c’est à dire à l’intention, le résultat obtenu est au mieux insuffisant au pire désastreux. Tel ce responsable qui souhaitant développer la prise d’autonomie de son équipe, n’obtient que frustration, démobilisation, voire hostilité de celle-ci à son grand étonnement. Il faudrait sans doute dans son cas, compte tenu de sa personnalité et de la composition de son équipe, qu’il fasse un réel effort de communication sur ses attentes, qu’il démontre sa confiance par une vraie délégation de responsabilité sur des sujets clefs et qu’il nourrisse cette démarche de l’expression d’un réel intérêt pour ses collaborateurs par des interventions explicites et chaleureuses sur leurs actions. Au lieu de cela il conserve la main, décide seul malgré les apparences, ne délègue que les tâches de mise en œuvre sans discuter avec son équipe des enjeux stratégiques de l’organisation. Ne donnant jamais de signes d’intérêt à son équipe hormis le moment venu, au cours d’entretiens bâclés expédiés en quelques minutes, il s’absente de surcroit en cours de réunion pour répondre au téléphone envoyant ainsi un message contraire à ses intentions.

Dans ce contexte les résultats obtenus sont un individualisme forcené chez ses collaborateurs, une compétition interne décuplée entre chaque membre de l’équipe pour obtenir une reconnaissance individuelle et le développement d’une atmosphère critique et délétère au sein du groupe vis-à-vis de son patron.

De telles situations ne sont pas rares. Le rythme trépidant des affaires décuplé par les outils de communication modernes et l’accélération du temps renforçant l’exigence d’une réponse immédiate aux sollicitations permanentes de notre environnement quels que soient les lieux ou heures de la journée, rend l’alignement de nos intentions et actions de plus en plus difficile.

Face à une telle situation, prendre le temps alors avec un coach, dans un espace de relation différent de l’entreprise, de revisiter dans une démarche de dissociation –association les composantes de l’action, permet de progresser. La mise en perspective, la stimulation née de la confrontation des points de vue dans une démarche d’autonomie autorise la mise au point de ses stratégies personnelles et l’émergence d’un style de leadership adapté à sa personnalité, son rôle et son environnement.

Par Eric Constant.

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