Surmonter les doutes et l’incompréhension nés de la Covid 19 par plus d’intelligence collective
La Covid 19 a confronté le monde du travail à plusieurs mois d’expériences inédites. Du « jamais vu » engendrant son lot de surprises et de créativité, d’attentes et de réactivité mais aussi d’inquiétudes et de tensions.
Le confinement a mis en lumière des impacts très différents sur l’activité des entreprises et sur les réalités vécues par les salariés avec comme conséquence en sortie de confinement l’émergence du doute et de l’incompréhension débouchant parfois sur de l’agressivité et dans certains cas des conflits au sein des organisations.
Il a fallu en effet « tenir » et gérer les « urgences » pendant plusieurs semaines, ce qui a pu induire des décisions tranchées, n’intégrant pas nécessairement les besoins des uns et des autres. La qualité du dialogue et des relations interpersonnelles a pu être mise à mal.
C’est d’autant plus dommageable que nous entrons dans une période où la solidarité et la coopération vont être un élément essentiel de sortie de crise au sein des équipes dirigeantes en entreprises mais aussi plus largement dans tout le système économique et social et même plus globalement au sein de la société française, entre générations, entre catégories sociales pour accélérer les changements qui en découlent.
Le développement de cette coopération que nous appelons « intelligence collective » devient dès lors une condition indispensable quand personne ne peut prétendre à la vérité ou à la solution déjà éprouvée pour faire face à la complexité, pour résoudre les dilemmes et sortir des impasses.
Elle est reconnue pour donner un avantage concurrentiel certain dans nombre d’organisations qui la mettent déjà en œuvre.
Mais dépasser les conflits est un passage inévitable…
Pour autant l’expérience accumulée par Enaxion dans l’accompagnement d’équipe, notamment d’équipes de direction, montre que toutes les interactions individuelles ne créent pas de l’intelligence collective mais passent plutôt à un moment ou un autre par des « portes étroites », des désaccords, des tensions, voire des conflits latents ou ouverts qu’il faut savoir dépasser par la mise en place de dispositifs de régulation. Ceux-ci pouvant nécessiter, en cas de fortes incompréhensions, de blocages, voire de conflits, à la médiation interpersonnelle qui est une voie intéressante de régulation des processus d’intelligence collective.
Dans la pratique, le médiateur est le tiers de confiance qui met en place les conditions du dialogue et de la résolution des problèmes en déployant un protocole respectant les moments clés pour avancer avec des parties prenantes en opposition.
…pour faire grandir l’équipe
Les fruits d’une approche de régulation par la médiation sont très nombreux. Considérer chaque partie prenante comme importante et donner l’opportunité à un collectif d’apprendre et de mûrir à partir d’une difficulté n’est pas le moindre d’entre eux.
L’équipe de direction en ressort elle aussi grandie, elle gagne en maturité dans la mesure où elle rend opérante voire culturelle sa capacité à gérer les difficultés inévitables à tout groupe humain.
La médiation interpersonnelle est ainsi une source de solutions à des problèmes récurrents ou critiques que les conflits ont mis en lumière. Elle complète utilement des approches de développement des équipes et d’innovation désormais répandues qui sans processus instauré de régulation, peuvent voire leurs bénéfices s’essouffler avec le temps.
Par Michel Tavernier et Stéphane Ancel