Après le départ du fondateur et une fois réalisé son passage en SCOP, Alteriade se retrouve face à un contexte business délicat. C’est une opportunité pour ouvrir une nouvelle étape : mettre en marche toutes les équipes sur un nouveau cap, établir la nouvelle gouvernance et donner vraiment corps à son projet coopératif.

Alteriade est une agence conseil spécialisée en collecte de fonds et communication, au service des associations et fondations. Ses valeurs : altérité, esprit collaboratif, solidarité et partage.

Depuis sa création il y a 15 ans, Alteriade met le conseil et la créativité au coeur de son accompagnement. En cohérence avec son positionnement, il est apparu comme une évidence qu’Alteriade devait également être un acteur de l’ESS. C’est pourquoi, en 2019, Alteriade est devenue une Société Coopérative et Participative (SCOP).

Chiffres clés : 28 personnes, +3 M € de CA

Laura Méry Trichard, Présidente du CA et David Ajasse, Directeur Général

Quel était votre enjeu lorsque vous avez consulté Enaxion ?

Notre demande initiale était de questionner notre projet coopératif, nos valeurs, dans une perspective business. Il s’agissait aussi de se remettre en marche après une grosse transition avec notamment le départ du fondateur, le passage en SCOP, et la perte d’un gros appel d’offres. Nous voulions donner vraiment corps à notre projet coopératif.

« Nous voulions libérer la parole et avoir la capacité de
remettre en question notre façon de travailler »

Et il était important de s’ouvrir avec un apport externe. Nous étions assez centrés sur nous avec une empreinte très forte du fondateur, et une culture d’entreprise qu’il avait insufflée. Nous avions besoin de nous rendre compte qu’il y avait des choses qu’on pouvait faire autrement, qu’on avait peut-être envie de faire autrement.

Nous avions besoin aussi d’un rôle de facilitateur, avec des techniques d’animation qui permettent l’expression du plus grand nombre, de faire sortir des choses que l’on n’aurait sans doute pas sorti entre nous. À la suite du départ du fondateur nous voulions libérer la parole et avoir la capacité de remettre en question notre façon de travailler. D’ailleurs votre rôle a été précieux de ce point de vue-là.

Avec le recul, nous avions également besoin d’installer davantage notre binôme, Présidente – Directeur Général, pour mieux incarner la gouvernance qui était récente et qui devait se mettre en ordre de marche après la transition.

« C’est la première fois que nous avons véritablement travaillé entre sociétaires »

Quels ont été les éléments particuliers dans la proposition, ou plus largement dans l’approche, qui ont retenu votre attention et motivé votre choix de travailler avec Enaxion ?

Le sentiment qui a été partagé au niveau du Conseil d’Administration est que le courant est bien passé avec vous ; vous aviez ce côté à la fois sympathique et rigoureux. Et on a senti que vous étiez vraiment expert, avec l’expérience qui permettrait de nous challenger, de nous sortir de notre zone de confort.

Vous étiez deux cabinets en short list. L’autre structure était beaucoup plus proche de nous. On s’est dit ils étaient trop comme nous, qu’ils ne nous bousculeraient pas suffisamment; ils étaient plus dans la médiation avec des ateliers restreints qui ne mobiliseraient pas l’ensemble des sociétaires. Les enjeux business étaient moins bien pris en compte aussi. Avec vous on s’est dit qu’on allait avancer mieux et plus vite.

Dans la reformulation de notre besoin vous avez été meilleur aussi. On a vu que vous compreniez très vite, vous êtes allé vite à l’essentiel. Vous avez visé juste et cela nous a vraiment aidé à clarifier.

Tout cela était rassurant, on s’est dit qu’on serait entre de bonnes mains.

Vous avez été les seuls à nous proposer des temps de travail vraiment tous ensemble et ça a vraiment été un argument parce que justement on démarrait un peu notre vie coopérative.

De plus nous avions de bonnes recommandations de personnes qui avaient été accompagnées par Enaxion ; cela nous a conforté dans ce choix-là.

Quels ont été les apports majeurs ou distinctifs du cabinet au cours de cette mission ?

Vous avez déjà réussi à nous réunir et nous faire dégager plus de 3 journées complètes de travail; avec les agendas de chacun c’est déjà un sacré challenge. C’est la première fois que nous avons véritablement travaillé entre sociétaires.

« Vous avez eu un gros apport sur le plan des méthodos,

et on les réutilise car c’est vraiment très pertinent.»

Les formats des différents ateliers m’ont assez bluffé, je vous l’avais dit. Malgré la quantité et la complexité des sujets, tout ça semblait très fluide. Vous réussissez à faire s’exprimer chacun, à générer de la cohésion.

Vous avez eu un gros apport sur le plan des méthodos, et on les réutilise car c’est vraiment très pertinent. Je suis reparti de vos fiches projets que j’ai un peu arrangé à ma sauce. Ou encore avec Laura, sur une mission pour une association, nous avons repris d’autres méthodos.

Tout cela a permis aussi de dégager les priorités. En peu de temps, vous avez été très utiles pour qu’on arrive à faire consensus autour de points vraiment stratégiques pour l’agence. Si ce n’’était venu que de moi, ou du Conseil, ce ne se serait probablement pas passé comme ça. Et au final l’impact pour l’agence et l’équipe n’aurait pas été le même.

Dans le mode d’intervention il y avait aussi les temps de préparation des séminaires, de débriefing et de pilotage avec vous deux, David et moi. Et là aussi c’était très fluide. Avec David nous étions partie-prenantes et en même temps on s’est senti bien guidé par vous.  Tous ces chantiers sont à faire en plus du reste donc c’était important que ce soit le cas. Moi aussi, j’ai vraiment apprécié ces temps intermédiaires, et tout particulièrement votre agilité : prendre vraiment en compte la production du séminaire précédent qui était forcément différente de ce qu’on avait initialement imaginé, et ainsi mieux préparer le coup d’après.

Pouvoir travailler avec Laura sur ces sujets en proximité, et clarifier le rôle du CA, ce furent aussi deux apports majeurs pour notre gouvernance.

Notre organisation est récente, avec des questions sur le rôle du CA, sa légitimité. A ce propos il y a eu un moment clé lors d’un séminaire : se dire que la production sortant de cet atelier sera présentée en CA puis sera validée. Que nous devrons en rendre compte au CA, pas juste à moi en tant que DG. Cela fait évoluer la pratique de notre gouvernance, nous aurons à le décliner à l’avenir pour d’autres grands chantiers. La voie est ouverte.

Et dans le fonctionnement de notre binôme avec Laura, sur des sujets clés, je n’hésiterai pas à lui demander sa contribution, à réfléchir davantage à deux. Cela aussi nous a fait vraiment passer un cap.

Ainsi nous avons vraiment commencé à pratiquer la gouvernance que nous avons choisie. C’est vraiment important que ce soit le cas, que chacun soit acteur et que le CA de notre SCOP joue vraiment son rôle.

Quels ont été les moments clés dans le déroulement de la mission ?

Moi j’ai eu peur à la fin de la première journée. J’étais bluffé par la méthode et par la fluidité des échanges mais j’ai trouvé aussi qu’on partait parfois dans trop de directions. A ce moment-là j’ai craint de perdre le contrôle du truc. Mais après on a recadré et ça m’a rassuré.

« Nous avons vraiment commencé à pratiquer la gouvernance
que nous avons choisie.»

Je pense que le deuxième séminaire était l’un des plus durs, celui sur la 3e voie. Et c’est celui où les participants ont le plus exprimé leur satisfaction. Il y a eu des exercices ludiques comme de devoir opérer plusieurs changements, ou l’Hélium Stick, des protocoles qui permettent de vivre des choses ensemble et qui font sens. Il y a aussi eu un apport pédagogique, plus descendant, qui a permis de cadrer les choses. Et ensuite chacun a commencé à prendre des positions, c’était vraiment intéressant qu’on puisse sortir des choses et produire. Avec ces différents ingrédients on a tout travaillé : tête, cœur, corps.  

Le travail sur la thématique du changement était complètement ancré dans notre problématique et fut très utile car changer est quelque chose qui est compliqué, qui peut faire peur. Cela nous a montré à tous l’importance qu’il fallait apporter à la possibilité de changer.

« On a tout travaillé : tête, cœur, corps.»

Ce qui fut clé aussi, c’est d’avoir su faire évoluer notre demande initiale. Nous avons su être davantage centrés sur notre projet plutôt que sur la seule gouvernance de notre vie coopérative.

Quels autres bénéfices avez-vous pu constater ?

Je trouve que ça fait un bien fou de se faire accompagner, ça libère vraiment. C’est bon de pouvoir confier des choses à quelqu’un, de participer pleinement à un séminaire sans se dire que tout repose sur ses épaules. C’est confortable, et c’est très facilitant, ça aide à occuper une place différente, plus ajustée.

« Au fur et à mesure que la mission se déroule,
savoir faire évoluer les priorités pour que ce soit le plus utile.»

Pour moi c’était la première fois depuis qu’on est passé en SCOP que j’avais l’impression que moins de choses reposaient sur moi. Cela était un peu dans notre culture, dans l’histoire de l’agence où le fondateur était très présent avec un discours assez descendant. Et sans doute j’ai reproduit un peu ça par mimétisme. Avec le passage en SCOP il s’agit que ça change, que chacun s’exprime davantage, porte des projets, soit acteur des évolutions. Je l’ai dit, ce n’est pas mon agence, c’est notre agence.

Et là, tout le monde a participé, a fait l’effort de s’engager, a osé s’exprimer. C’était vraiment une demande de notre part, et vous avez su très bien le faire.

Quels seraient les points à améliorer ? Quels conseils donneriez-vous à Enaxion ?

On va vous envoyer un devis !  

Je ne sais pas… Enfin je reviens sur la fin de la première journée : si nous n’avions pas manqué de temps on aurait pu aller davantage dans la prise de recul et la priorisation car il y avait beaucoup de matières de différents niveaux. Nous aurions pu faire aussi la même conclusion que pour les autres ateliers, avec la ligne de satisfaction où chacun se positionne physiquement et dit ce avec quoi il repart.

Mis à part cela, il y a un point qui m’avait questionné et là aussi vous m’avez bluffé : le fait que vous interveniez à deux mais sur des séquences différentes. J’avais des doutes sur comment vous alliez vous raccrocher et vous passez la balle d’un atelier à l’autre. Finalement ça a très bien fonctionné. Et c’est vrai que pour des raisons budgétaires votre présence à tous les deux, tout le temps, n’était pas possible.

Comment présenteriez-vous Enaxion à d’autres dirigeants ?

Le premier mot qui me vient à l’esprit c’est facilitateur, dans le sens de nous aider à trouver nos propres réponses.  

«La conduite du changement, c’est vraiment une expertise clé d’Enaxion.»

Et puis il y a vraiment cette grande capacité d’adaptation, au fur et à mesure que la mission se déroule. Savoir faire évoluer des choses pour que ce soit le plus utile. Oui, j’ai vraiment apprécié votre agilité intellectuelle : reformuler les choses, ne pas hésiter à nous bousculer dans des directions autres que celles prévues. Je me souviens d’une session de travail entre 2 séminaires, nous avions préparé avec Laura le point sur le pôle Conseil. Vous nous avez alertés sur le risque de s’embarquer dans un long processus de réflexion et vous nous avez orientés sur un prisme plus opérant : prendre des projets très précis d’un client et les travailler comme un use case.

Même si on se sent vraiment guidé, il y a toujours de la co-construction, vous n’appliquez pas un truc tout fait ou une seule méthodo que vous dérouleriez chez tous vos clients. Vous êtes vraiment dans une démarche où vous cherchez à vous imprégner de la réalité de l’entreprise avec laquelle vous travaillez. Bien sûr vous avez des pièces de puzzle disponibles mais on sent bien que vous les choisissez et que vous les assemblez au plus juste avec nous.

Un point à ajouter c’est la conduite du changement parce que c’est vraiment une expertise clé d’Enaxion.

Et bien sûr Enaxion sait faire avancer les organisations, en termes de gouvernance et de vision.

Recommanderiez-vous Enaxion à d’autres dirigeants ?

Mais oui !